Les porcelaines de Paris
Les porcelaines de Paris et leur histoire, dont SCHOELCHER
L'arrêt de 1766 [ Des arrêts du Conseil d’État du Roi, en 1753, en 1760 et celui du 15 février 1766, constituèrent des obstacles sérieux aux développements des manufactures de porcelaines de Paris (et, dans tout le Royaume). Ces arrêts indiquaient les obligations et interdits dans la fabrication de la porcelaine par rapport à la Manufacture Royale de Porcelaine de Vincennes puis de Sèvres. Les porcelainiers étaient tenus de signer, chacune des pièces, qu'ils fabriquaient et de "faire soumission", c'est à dire de déposer les signatures, auprès des autorités ayant qualité de les recevoir.] et la découverte du kaolin sont à l'origine d'un grand nombre de fabriques, concurrence contre laquelle Sèvres lutta en usant du privilège du décor à personnages et de la dorure, les seuls maintenus. Ce privilège resta pratiquement lettre morte, les droits de Sèvres étant rendus caducs par la protection effective des hauts personnages de la famille royale.
C'est à Paris que la concurrence fut la plus redoutable.
Les ventes publiques et le commerce d'antiquités emploient le terme "vieux Paris" pour toutes sortes de porcelaines dures datant généralement du début du XIXe siècle. Cependant, cette formule acceptée de tous n'est pas pour autant caractéristique car les porcelaines peuvent provenir de l'une des plus ou moins petites manufactures qui ont été nombreuses et ont prospéré entre 1790 et 1830!
Les ateliers de Paris sont ainsi désignés autant par le nom de leur protecteur, que par le nom de la rue de la fabrique, ou encore par le titre du magasin...
Par exemple, vous retrouverez chez le brocantier une authentique coupe en porcelaine ajourée de la manufacture de Schoelcher, ou des pots à pharmacie en Porcelaine de Paris.
La fabrique du compte d'Artois, autrement dit fabrique du faubourg Saint Denis ou Saint Lazare, est à l'origine de cette maison.
Pierre-Antoine Hannong, aventurier quasiment chassé de sa petite manufacture de Vincennes en 1771, ouvre la même année une fabrique dans la partie du faubourg Saint Denis, appelée à l'époque faubourg Saint-Lazare. En 177, elle passe au marquis d'Husson puis, à Stalin en 1779 qui obtient la protection du comte d'Artois et s'associe avec Bourdon des Planches en 1782.
Schoelcher rachète l'entreprise en 1800, puis la transmet à son fils en 1820 qui la fermera en 1828.
Les caractéristiques de cette porcelaine et une belle pâte blanche qui est revêtue d'une couverte, certes inférieure à d'autres manufactures et souvent piquée; Les décors sont à dominante de chinois en camaïeu bleu, de personnages isolés, de fleurs, de scènes galantes polychromes, de vignettes et d'ornements en or.
Les marques sont alors d'abord siglées d'un H pour Hannong ou Husson, puis d'un "C.P." courronné (pour Charles Philippes, comte d'Artois), puis enfin d'un S. pour Schoelcher ou du nom entier en toutes lettres.